Le campus cyber dévoile son premier livre blanc :  Horizon cyber 2030

Nous vous parlons il y a peu de l’inauguration du campus cyber à la Défense. Son objectif : réunir au sein d’un même lieu les acteurs de la cybersécurité en France.

Cette semaine, le campus Cyber a publié son premier livre blanc. Intitulé Horizon Cyber 2030, il est consacré à l’évolution de la cybersécurité sur les cinq à dix prochaines années.

S’appuyant sur de nombreuses interviews menées, et 3 ateliers rassemblant plus de 60 participants, ce livre présente 4 hypothèses d’évolution de la cybersécurité.

Quatre hypothèses possibles

1. Le premier scénario est celui d’une société ultra connectée, liée à l’accélération des échanges de données et de leur vitesse. Dans ce scénario, des standards d’interopérabilité entre les acteurs du numérique ont été mis en place, et les échanges de données sont de plus en plus nombreux. Cette hypothèse offre bon nombre de bénéfices économiques et sociaux, mais est aussi une opportunité pour les hackers qui bénéficient de l’amélioration des technologies.
2. Le second scénario se situe à l’opposé du premier. Il imagine que les gouvernements pourraient mettre au pas les géants du numérique, et instaurer des frontières sur le net. Dans cette hypothèse, chaque pays se renferme sur lui-même, et augmente la traçabilité des activités numériques et la surveillance. Ce scénario, en plus de freiner la mondialisation, et de poser des difficultés aux multinationales, freine également les cybercriminels. Toutefois, dans ce scénario, les cyberattaques entre les États augmentent drastiquement, chaque gouvernement jouissant d’une liberté totale dans son propre espace cyber.
3. Le troisième scénario est celui d’une société obligée de passer au vert, et de se soucier davantage de son empreinte carbone dans un contexte d’urgence climatique. Dans cette hypothèse, des quotas de pollution individuelle dans le numérique sont mis en place, limitant le nombre de mails que l’on peut envoyer, la quantité de données que l’on peut stocker dans le Cloud, etc. Les cybercriminels deviennent, pour beaucoup, des activistes ciblant les systèmes trop énergivores, afin de promouvoir la sobriété numérique.
4. Enfin, le quatrième et dernier scénario avance l’idée d’une régulation croissante du web par les états, avec une mise en place de réglementations strictes pour la protection de la vie privée. Dans ce scénario, ceux qui souhaitent une monétisation des données contrôlées par l’utilisateur s’opposent à ceux percevant les données comme un bien commun à protéger. Dans ce contexte, chaque état mettrait en place sa propre réglementation donnant plus ou moins de contrôles aux utilisateurs.

Les recommandations du campus Cyber

Face à ses perspectives d’évolution, le campus Cyber propose un certain nombre de recommandations en termes de cybersécurité au sein de son livre blanc.

Dans un premier temps, il est selon eux nécessaire que les autorités instaurent la sécurité par défaut dans tous les systèmes numériques, avec de la régulation. Par ailleurs, le campus Cyber estime que l’état et les différents acteurs numériques doivent donner davantage de contrôle à chacun sur son existence virtuelle. Cela passe notamment par la possibilité de profiter d’usages avancés dans le monde de demain, exercer un contrôle sur nos données à caractère personnel, et accélérer le déploiement du chiffrement.

Le troisième axe d’amélioration, est d’augmenter nos capacités de résilience aux cyberattaques. Aujourd’hui, une cyberattaque peut impacter la reprise de l’activité d’une entreprise trois semaines en moyenne. Il est nécessaire de développer une capacité à reconstruire quasi instantanément un système pris d’assaut.

Enfin, le dernier axe d’amélioration est la capacité de pouvoir sanctionner les cybercriminels. Le délai pour identifier et sanctionner l’auteur d’une cyberattaque est aujourd’hui trop long, et cela demande des moyens conséquents qui ne peuvent pas être mis en place de façon systématique.

L’avis de Pérenne’IT

Comme le souligne le campus Cyber dans la conclusion de son livre blanc, nul ne peut anticiper ce qui se produira réellement, la vérité se situera sans doute quelque part entre ces quatre versions.